Le Macramé | Art séculaire du tissage
L’art du macramé est celui des nœuds, du tissage par la réalisation de liens. C’est une méthode de tissage ancestrale qui alliait la simplicité d’exécution, l’esthétique et le pragmatisme parfois nécessaire à ces époques lointaines. En utilisant uniquement des brins de cordes ou bien de laine il est possible de concevoir des objets usuels, pratiques, élégants ou encore les trois à la fois ! C’est une discipline manuelle qui laisse libre cours à la créativité, les nombreux nœuds potentiels offrent une myriade de possibilités pour réaliser n’importe quel projet. Le macramé est un art séculaire de tissage accessible à tous et nécessitant peu de moyens. Si vous avez déjà réaliser un scoubidou, vous avez déjà fait du macramé. Pour moi, c’est comme une méditation, un moment calme où je reste concentré sur ce que je crée, ce que je ressens. Je le réalise en conscience. Je noue et renoue encore et encore en suivant mon schéma préétabli ou en partant à l’aventure au gré des envies et de mon intuition. Nous allons voir ensemble ce qu’est le macramé, son histoire connue ainsi que ses grands classiques et son évolution moderne. En second lieu je vous présenterai des nœuds importants et finalement le matériel nécessaire.
L’art du nœud dans l'Histoire
L’Histoire regorge désormais d’exemples de réalisations faites à base de nœuds. Les archéologues et scientifiques démontrent régulièrement à quel point nos techniques que nous imaginons parfois modernes apparaissent pour le moins désuètes, voire archaïques. Les nœuds, le tissage et la couture sont liés, nouées devrais-je dire. C’est évident et les preuves de leurs anciennetés sont pléthoriques, universelles même.
Depuis que l’homme a créé la corde, qu’elle soit de tendons, de nerf, d’herbe ou de laine, il a sans aucun doute imaginé le nœud. Pratique surtout. Esthétique plus tard. Permettant de se vêtir, de transporter du matériel, de pêcher, de construire, de supporter des poids… La corde et le nœud sont devenus essentiels à l’humanité. Elle est à mettre au même rang que la roue et le feu.
On la retrouve dans toutes les civilisations sans exception, romaine, amérindienne, précolombienne, chinoise…
On a exhumé des aiguilles à chas de plus de 45 000 ans en Sibérie av. J.-C., dans les Pyrénées on en a révélé d’autres qui dataient de 25 000 ans et il y a 16 000 ans c’était un objet courant. Le nœud le plus ancien a été découvert au large des côtes du Danemark, remontant à plus de 10 000 ans. Il était lié à un hameçon et il s’agissait d’un nœud de cabestan. En Finlande, des archéologues sont tombés sur un filet de pêche intact dans une tourbière et il datait de 7 200 ans av. J.-C..
S’ils ont constamment été présents, c’est aussi grâce à l’échange culturel, aux mouvements de populations et au commerce que nous le devons. Les marins ont toujours été les rois du nœud et ont donné un nom à cette technique spécifique dans leur domaine : le matelotage. Art qui demeurait évidemment vital dans leur métier. Ils ne manquaient pas d’occasions de pratiquer et de perfectionner leurs méthodes.
Si le nouage était très lié aux professions y recourant, l’art des nœuds à des fins esthétiques s’est révélé plus tardivement. Il serait arrivé en Europe par les invasions mauresques au début du VIIIe siècle via l’Espagne puis la France. L’étymologie du terme macramé nous vient de « migramah » en arabe, désignant tout ce qui touche au tissage. Le mot « makrama », en turc, signifie quand à lui : serviette à frange.
Les nœuds ont toujours été là, pour compter, nous soutenir, nous habiller, nous retenir et restent à jamais présents.
Les grands classiques
Avant de me plonger dans l’univers des nœuds qu’est le macramé, je n’en connaissais que les sempiternels porte-pots, les hamacs et les flotteurs en verres des marins. Je n’avais pas idée de tout ce que cela pouvait receler comme possibilités. Maintenant je peux clairement affirmer qu’il n’y a que votre imagination qui vous limitera dans les réalisations en macramé. Cet art du nouage a évolué bien entendu au fil des siècles et je vous invite à me suivre dans cette visite des grands classiques autant anciens que modernes. Les deux s’alliant superbement dans un style bohème et réchauffant instantanément tout lieu les arborant.
Suspensions pour plantes et hamacs
Ces réalisations font partie de l’histoire classique et immédiatement reconnaissable du macramé. Tout comme les fameux flotteurs en verre de nos pécheurs protégé d’un filet en macramé. Les suspensions pour plantes apparaissent partout désormais. Pratiques, solides et à présent dotés d’un atout esthétique, on les retrouve sous de nombreuses formes et leurs styles va du plus sobre au stylisé voire alambiqué doté de pierres, de perles… Je vous l’ai dit : tout demeure possible !
Et pourquoi pas une tenture en macramé accrochant des suspensions ?
Les hamacs sont connus pour leur convivialité et leur simplicité d’installation. Des bateaux marchands aux jardins de maintenant, les hamacs ont conquis le monde au moyen de leurs arguments directement liés au macramé. Facile et rapide à concevoir, solide et résistant grâce à la corde et aux nœuds, confortable et aisé à mettre en place pour peu que vous ayez des arbres ou des crochets muraux à dispositions.
Tentures murales et rideaux
Ici, ce sont de grandes pièces que l’on utilise pour habiller un appartement, pour décorer un panneau. Les tentures murales sont souvent réalisées sur une barre ou un morceau de bois flotté de bonne longueur que l’on pourra accrocher au mur ou en tête de lit. Ces dernières sont donc de dimensions variables et comme je le disais précédemment, tout reste imaginable en termes de création en macramé. Personnellement j’apprécie nouer des tentures en diversifiant les motifs, y insérer des pierres fines, les concevoir avant sur un dessin ou bien y aller à l’instinct. Étant des réalisations de grandes tailles, j’y mets toujours une intention importante. J’aime que chacune des pièces que je produis petites ou bien immenses sont des créations uniques avec une idée particulière.
Les rideaux en macramé sont également de belles pièces, plus ou moins ajourés selon l’envie, le moment ou bien encore la nécessité d’opacité. Là encore, toutes les envies restent réalisables. Les motifs peuvent apparaître des plus inventifs, variés ou similaires… Les minéraux ou les perles peuvent être ajoutés, insérés dans la composition au gré des désirs ou des besoins. Les pierres fines véhiculant des énergies, elles sont à travailler en accord avec le reste en harmonie. La lithothérapie est un axe important que j’aime intégrer dans mes œuvres.
L’attrape-rêve
Ces attrape-rêves, « dreamcatcher » ou encore capteurs de songes, apparaissent désormais partout dans le paysage de la décoration. D’origine amérindienne, cet objet a une utilité de protection et d’intermédiaire avec le Grand-Esprit. Placé au-dessus du dormeur, il empêche les cauchemars de déranger son sommeil et les conserve dans sa toile comme le ferait une araignée avec sa proie. Le capteur de rêve, au lever du soleil, détruit les songes néfastes par les rayons de l’astre. Il sert également de médium pour converser avec le Grand-Esprit via les rêveries. Cela étant, il permet de mieux équilibrer corps et esprit.
Ces objets emblématiques sont monnaies courantes dans nos maisons, souvent en cadeaux pour les enfants, à réaliser soi-même, agrémentés de plumes et de breloques pour la décoration intérieure. Les aspects deviennent aussi variés que l’envie l’autorise. On peut en trouver des carrés, triangulaire, avec de différentes formes imbriquées les unes dans les autres… Les perles et pierres sont également présentes avec peut-être plus d’intérêt, car l’objet en lui-même a déjà une connotation, une symbolique et une influence connue de tous.
Ceux que j’aime réaliser le sont avec une intention, une volonté d’y insuffler une force propre. Pour ma part, ce ne sont pas seulement des éléments de décoration, ce sont de vrais objets de pouvoirs, dotés de propriétés qui peuvent nous aider, nous soutenir lors des aléas de la vie. Un attrape-rêve que je nouerai pour un enfant ne sera pas développé de la même manière, n’aura pas les mêmes pierres, les mêmes motifs que pour un adulte. Les besoins exprimés ou non ne seront pas les mêmes aussi je m’ajusterai et trouverai un équilibre adapté pour y répondre.
Les bijoux en micromacramé
On peut accomplir de magnifiques pièces en macramé, de grandes tentures murales, des rideaux noués de motifs sublimes afin d’encadrer de belles fenêtres, mais on peut aussi se parer de bijoux réalisés avec des petits nœuds, voire des tout-petits… Le micromacramé est une variante en plus réduite du macramé traditionnel. Son but résidera dans la conception des éléments délicats, des créations très détaillées. Elles pourront être intégrées dans une pièce plus importante, mêlant les tailles et les genres. Ou bien elles pourront demeurer indépendantes et être des pendentifs, des porte-clés, des bagues, des colliers ou bien des boucles d’oreilles… Tout reste possible.
Les bijoux en micromacramé sont donc réalisés avec des fils polyester, souvent cirés pour ne plus bouger une fois serré, d’une largeur maximum de 1 mm. Les pierres fines sont mises à l’honneur là encore, elles figurent parfois au cœur d’un bijou ou bien en périphérie afin de le mettre en valeur. J’y apporte ma touche, une intention sincère, de telle sorte que mes créations soient esthétiques et qu’elle vous soutienne dans la vie de tous les jours.
Quels nœuds ? Et pourquoi faire ?
S’il existe des dizaines de nœuds au bas mot pour réaliser du macramé, il en suffit d’un pour commencer et de quelques autres pour rendre le tout superbe. Certains demeurent très simples à réaliser, mais ne permettent que peu de variations ou de rendus intéressants en termes de motifs. D’autres restent plus complexes, mais offrent de multiples possibilités pour exécuter des trames diversifiées ou en relief. Je vais vous présenter quelques-uns des plus communs et des plus pratiques. Je vous dirai également à quoi ils peuvent servir.
Le nœud d’alouette
Le nœud d'alouette est celui qui permet de poser les fils sur tous les supports tels qu’une branche, une tige, un autre fil porteur… D’origine très ancienne, du 1er siècle par Heraklas qui en a réalisé une monographie pour les bandages chirurgicaux, il est le premier que l’on pose, extrêmement simple, mais nécessaire. Il faut quelques secondes pour l’appréhender si ce n’est pas déjà fait. Une fois qu’il est réalisé, on dispose des deux premiers fils ou d’un seul selon les besoins.
Le nœud plat
Le nœud de base est le nœud plat, il sert toujours et c’est un de mes précieux alliés dans mes réalisations. Il est donc naturellement le plus exploité en macramé. Il faut juste 4 brins pour le nouer. Appelé « Square knot » ou nœud carré, il crée une forme similaire sur l’ouvrage. Il est pratique pour effectuer rapidement des bandes plates, un ruban.
La spirale demi-nœud
Il est aussi appelé « demi-clé renversée ». Cette succession de nœuds permet de réaliser un cordon en spirale du plus bel effet. Très pratique et joli pour des bracelets, tentures et rideaux. J’utilise régulièrement la spirale demi-nœud, ça donne du volume, du relief à mes créations.
Le nœud baguette droite ou diagonale
Il est employé autant pour réaliser des courbes et des droites dans les axes de vos choix. Le nœud baguette droite ou diagonale demeure plus technique que les précédents, mais ouvre de belles perspectives. Si vous avez déjà vu de superbes losanges sur des créations en macramé, vous saurez maintenant quels nœuds ont été utilisés.
Le matériel indispensable du macramé
Pour réaliser des pièces d’envergures, des attrape-rêves, des tentures murales ou bien encore des modèles moins ambitieux tels que des bracelets ou des décorations bohèmes qui habilleront votre intérieur et réchaufferont les lieux les arborant, on utilise toujours les mêmes éléments.
Si la technique n’a pas évolué depuis des centaines d’années, le matériel indispensable lui a bien changé. Il est souvent question de fil, de cordes, de perles bien sûr, mais on trouve désormais des gammes de microfils ciré ou non, en polyester ou matière naturels. Le micromacramé, bien que moins ancien que le macramé apparaît tout autant intemporel. Les bijoux réalisés via cette méthode apparaissent très précis, détaillés et comme pour le macramé traditionnels : ils sont faits main. Ils ont été pensés imaginés, créés de toute pièce pour aboutir à cette succession de nœuds si fins, à l’apparence si fragile et pourtant bien robuste. Je ne traiterai pas de teinture ici, c’est un sujet bien trop technique pour être considéré en quelques lignes. J’en parlerai dans un autre article. Voyons ces éléments en détail ensemble.
La corde pour macramé traditionnel
Les cordes torsadées pour réaliser du macramé sont constituées de plusieurs brins donnant une certaine densité à la création. Elles seront de coton (majoritairement), de laine… Pour l’épaisseur on en trouve suivant les envies et besoins allant du 2 mm au 7 mm voire plus, mais là on se rapprocherait plus du arm-knitting qui demeure aussi un art manuel créatif très intéressant. Selon les fournisseurs les cordes seront plus ou moins agréables à travailler. Le filage, la torsion peuvent apparaître très différents. Je fais donc très attention à la provenance de mes cordes afin de toujours obtenir un résultat fiable et de qualité.
Les fils cirés pour micromacramé
Pour les œuvres en micromacramé, il faut non pas des cordes, mais des fils cirés en polyester. Ils sont évidemment très fins allant de 1 mm jusqu’à 0,5 mm pour toujours 4 brins. Ils possèdent l’avantage d’être résistant à la torsion et la tension. Qu’ils soient cirés leur permet de ne pas bouger une fois les nœuds noués. Bien entendu leur nature faite que les réalisations en polyester ciré sont protège de l’eau ce qui ne gâche rien.
Les pierres fines
Ces dernières étaient autrefois nommées pierres semi-précieuses (et le sont toujours), mais depuis 2002 l’appellation est interdite commercialement. Le terme en vigueur est maintenant pierres fines.
Tout cela n’étant que sémantique ce n’est pas le plus essentiel. Ce qui m’importe avec ces gemmes c’est leurs capacités, leurs qualités esthétiques et thérapeutiques. Chaque pierre demeure unique et dispose depuis toujours d’aptitudes, de pouvoirs plus ou moins considérables selon sa nature. Une aventurine n’a pas les mêmes facultés qu’une améthyste. On parlera une autre fois plus en détail de ce qu’est la lithothérapie ainsi que la chromothérapie. L’incorporation de gemmes dans mes réalisations est essentielle, en périphérie ou au cœur de l’ouvrage, afin de donner une force, une intention particulière.
Les perles et breloques
Ces ajouts que sont les perles et les breloques dans un ouvrage noué sont toujours appréciés. Que ce soit des perles de bois ou en pierres fines, elles seront prisées et donneront un relief, un éclat tout particulier à l’œuvre. Les breloques, souvent en métaux divers, restent des atouts de charme pour des bracelets, colliers, porte-clés…
Les outils : briquet, ciseau, épingles et plateau
Les outils, le matériel technique en lui-même demeure important, comme il détermine, en partie, le résultat de l’œuvre. Un excellent ciseau uniquement dédié à la coupe de fil ou de coton est un partenaire de choix, car une mauvaise section engendre des fils qui partent dans tous les sens, ce qui nuit à l’aspect général. Un briquet m’est nécessaire pour brûler les fils en polyester afin de terminer et maintenir la série de nœuds. Des épingles sont bien utiles pour conserver les fils en place, pour y voir plus clair et faire en sorte que rien ne bouge lors des nouages. Le plateau sur lequel je noue est bien pratique aussi pour fixer mes épingles et mettre en pause une création.
L’art du macramé selon Laura
Désormais vous en savez beaucoup plus sur le macramé, le matériel ainsi que son histoire. Vous avez une petite idée sur la manière dont je tisse, je noue et choisis mes pierres. Le macramé revêt une représentation ancienne, parfois désuète où l’image des traditionnelles suspensions à plantes se mêle à celle des filets de courses. C’est du tissage, certes. Toutefois, cet art antique a été mis à jour tel un nouveau logiciel. De modernes fonctionnalités lui ont été ajoutées et j’y apporte ma propre sensibilité, spiritualité et intention. Les vastes tentures murales animent votre intérieur d’une chaleur bohème et grâce à la lithothérapie elles diffusent ses forces, ses facultés paisiblement. Le micromacramé me permet de concrétiser des pièces plus fines, bijoux, colliers, boucles d’oreilles, chargés d’énergies qui vous accompagneront au quotidien ou pour des célébrations ponctuelles.
De nombreuses pièces que je réalise sont là pour soutenir, épauler, apaiser selon les besoins et les moments parfois difficiles. Que ce soit pour une situation spécifique, une naissance, un deuil, un examen, un passage pénible à vivre, mes œuvres, chargées d’intention et d’une volonté adéquate sont ici pour aider à créer un environnement cocoon, paisible, protecteur. Je les vois comme des bijoux-compagnons qui demeureront présents pour vous.
Ma sensibilité me portant vers la nature, le chamanisme et le paganisme qui ont été à l’origine de tout, je suis les événements et moments de l’année avec une attention toute particulière. Les fêtes de saisons comme Imbolc, Beltane, Samhain ou bien encore Yule et leurs symboliques puissantes sont importantes ainsi elles se reflètent dans mes créations auxquelles j’ajoute intention et pierre de pouvoirs. On pourrait dire que c'est l'art du macramé selon Laura.
Vous pourrez retrouver certaines de mes réalisations sur le site et sur ma boutique Etsy, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ou une question. J’y répondrai sans faute.